L’équipe s’est réunie autour d’un même projet : cultiver en bio un vignoble préservé au cœur du Bugey et produire des vins de qualité. Rencontre avec William, Adrien, Claire et Sébastien qui œuvrent aux côtés de Régis et Karine Bernard, à la vigne comme à la cave.
Régis et Karine
L’esprit d’entreprendre et la passion du vin
Petit-fils d’un bouilleur de cru Haut-Saônois, élevé à la campagne entre Vosges et Jura, Régis a étudié à Strasbourg, Clermont-Ferrand et vécu au-dessus de la cave Mosbach à Marlenheim, sur la route des vins d’Alsace. Mais c’est en tant qu’avocat d’affaires qu’il a passé la première partie de sa vie avant de se reconvertir pour réaliser son rêve : devenir vigneron et produire ses propres vins. Rejoint par Karine en 2018, ils décident de consacrer toute leur énergie au développement du domaine viticole de la Ferme de Jeanne autour de valeurs respectueuses. Car ces passionnés de vins sont aussi et avant tout des amoureux de la nature, du terroir et des gens qui le travaillent.
C’est dans ce contexte que Régis et Karine ont souhaité développer leur projet viticole, alliant convivialité, authenticité et valorisation du travail bien fait dans un contexte de développement social durable et d’écologie.
William, maître de chai et chef de culture
Au domaine de La Ferme de Jeanne, chaque membre de l’équipe possède un profil différent, mais chacun partage l’envie forte de renouer avec la nature et la production de bons vins. William n’est pas issu du « sérail », mais déjà petit, son père possédait un bout de vigne qu’il avait planté par passion. Au gré des années, la graine de cette passion viticole a fini par germer et semer l’envie chez William de se reconvertir. Après un CAP et un BEP agricole option œnologie, s’ensuivra un BTS viti-oeno à Orange, au cœur de la Vallée du Rhône, avant que William ne mette en pratique son amour de la vigne dans les plus beaux vignobles d’altitude de Savoie dont il est originaire : Apremont, Chignin, La Chautagne… Notre savoyard est conquis mais souhaite travailler au sein d’un domaine aux pratiques culturales plus respectueuses, engagé dans une viticulture biologique. C’est alors qu’il découvre le vignoble voisin de la Savoie, le Bugey et le domaine de la Ferme de Jeanne.
Il met son expérience à profit sur l’exploitation et accompagne Régis et Karine en tant que maître de chai et chef de culture. À Flaxieu, les vignes cultivées en bio sont naturellement enherbées pour limiter l’érosion des parcelles avec un fort dévers. Les sols sont ici profonds, de nature argilo-calcaires et les vignes ont une cinquantaine d’années. Elles donnent des vins au profil charpenté, concentré, droit. C’est important pour William que l’on retrouve au travers de chaque cuvée vinifiée en mono-cépages, les caractéristiques de celui-ci. « Nous suivons une ligne directrice, produire des vins proches de notre terroir du Bugey et de ses cépages, tout en minimisant nos interventions au maximum : comme l’utilisation de produits bio dans les vignes pour stimuler ses défenses naturelles, l’accroissement des travaux manuels préventifs pour diminuer le nombre de traitements, ou baisser les doses de sulfite en vinification… » Cette façon d’accompagner la vigne nous demande plus de temps et de travail, mais elle engage un cercle vertueux, une façon plus durable de conduire notre métier de vigneron, et cela se sent jusque dans les vins.
Adrien, de la Touraine au Bugey
Le Pinot noir comme fil rouge
Il arrive en Bugey sur les conseils d’un ami et fait ses premières vendanges au domaine de La Ferme de Jeanne. Ici, tout lui plait, les paysages de moyenne montagne, l’attention portée au travail de la vigne en agriculture biologique, le domaine à taille humaine et son équipe conviviale, et les cépages cultivés, comme le Pinot noir qu’il affectionne particulièrement de par ses racines ligériennes, et dont l’expression bugiste est gouleyante.
« J’aime apprendre de nouvelles choses et le vin c’est tout un univers qui s’ouvre, c’est passionnant. »
On dit que le métier d’ouvrier viticole requiert de la polyvalence, et c’est le cas d’Adrien.
Originaire de Touraine, il a d’abord fait ses études dans l’électronique, puis s’est dirigé vers la sociologie à Lille avant d’opérer un retour vers la nature en devenant saisonnier en Champagne. Il fait ses premiers pas dans les vignes durant les vendanges, puis reste pour donner des coups de mains, et enchaîne avec les travaux d’été, lorsque la vigne pousse à grande vitesse et qu’il faut l’accompagner dans son développement. Adrien tisse alors avec la vigne un lien fort, mais souhaite découvrir d’autres paysages et méthodes culturales.
Claire, de l’assiette au verre, puis à la terre
La passion du vivant
Claire ne se destinait pas à la viticulture à ses débuts. Originaire de Lille, elle fait ses armes dans le commerce et la restauration, qui la mèneront jusque dans l’Ain, sur le territoire de Virieu-le-Grand, entre lac et cascades, au cœur du Bugey. C’est ici qu’elle établit un premier contact avec le travail de la vigne, et c’est le coup de foudre. Travailler en extérieur, s’occuper du vivant, s’adapter à cette culture constamment en mouvement, …
« La culture de la vigne demande de la réflexion, chaque geste aura un impact sur le millésime à venir, c’est passionnant. »
Claire est dynamique, curieuse et suit d’un œil bienveillant tout ce qui se passe au domaine, des rangs de vigne cultivés en bio, à la cave lors des décuvages ou de la mise en bouteille des vins. Au domaine, elle a trouvé une équipe à son image, avec de la cohésion et de l’écoute. Chacun contribue à faire évoluer les pratiques pour produire des raisins de qualité.
Un seul regret : que ce terroir et les vins du Bugey ne soient pas encore assez connus ! « À la Ferme de Jeanne, nous travaillons la vigne en bio, produisons des vins avec des doses minimes de souffre, nous faisons des vins qui méritent d’être connus ! »
Sébastien, le travail de la terre pour passion
Rencontre avec Sébastien, qui exerce le métier de tractoriste au domaine de La Ferme de Jeanne. Sébastien est un « homme du cru » dans le sens noble du terme, originaire de notre territoire bugiste, du village de Jujurieux. Après l’école, il se dirige vers une formation agricole et obtient son CAP. C’est « sur le tas » qu’il se forme en tant que tractoriste dans plusieurs exploitations du Bugey, de Cerdon à Culoz. Touche à tout, autonome, il apprivoise tous types de matériel agricole, des tracteurs au chenillard, et même forestier en travaillant pour l’ONF sur les dégagements de plantation, l’abattage.
Mais il revient vite à la vigne par passion. Calme, prudent, solitaire, il met ses compétences au service de notre domaine et exerce le métier exigent de tractoriste. Il prend en main tous les travaux d’entretien de nos vignes de Flaxieu : traitements bios, broyage, travail des interceps ou encore palissage des rangs de Chardonnay, Pinot noir ou Mondeuse avec une grande attention pour permettre aux vignes de produire des raisins d’une qualité sanitaire optimale, selon les principes de l’agriculture biologique.